Arbre mort
Arbre mort, mon ami
Je me suis épris
De tes feuilles jaunies
J'ai de la sympathie
Pour l'absence de sève
Qui achève
Ta vie
Arbre sans jours et sans nuits
Froid comme un récif
Qui écoute, pensif
La vie qui bruit autour de lui
Arbre sans sève
Perdu dans tes rêves
Insensible apparemment
Mais brûlant de sentiments
Je sais que s'agitent quand même dans ta tête
Les coups sourds des longs jours de tempête
Arbre sans forces et bientôt abattu
Je suis ton frère, je t'ai reconnu
Une même hache
Sans relâche
Au coeur de notre malheur
Coupera nos dernières peurs
Arbre sans pousses
Pas un pouce
De ton corps
Ne respire encore
Arbre inutile
Tu attends fébrile
De mourir tendrement
De te coucher sur la terre en soupirant
Arbre mélancolique
Il faut que tu m'expliques
En tombant
L'appel du Néant...
© Gérard Taillebois