Dernier vers pour la route
Dernier vers pour la route
Je voudrais pas crever avant d’avoir peint le mica des déserts
Le vert des scarabées, écrit des graffitis à l’encre de mes nuits.
Je voudrais pas passer avant d’avoir tangué sur des rafiots d’écume
Avant d’avoir mouillé à l’ancre de ton corps,
Danser mille et une nuits comme si c’était un jour…
Je voudrais pas partir sans savoir si
Le soleil s’est saoulé dans les tamariniers,
Si les tilleuls sont verts sur la promenade
Si les écureuils chahutent dans les pins parasols
Si Baudelaire miaule à la nuit brune sur le clocher jauni,
Et si et si et si…. si la fleur gazouille et si l’oiseau fleurit.
Elle viendra, avec son œil borgne dont la nuit s’épouvante
Quand mon cœur ne battra que d’une aile
J’accueillerai son long baiser glacé comme un cri sur mes lèvres.
Je voudrais pas crever bouffée par des vers mal rimés
Ni avant d’avoir trinqué un dernier vers pour la route.
@Mich’Elle Grenier
En écho à Air