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Dialogues dans les Bordures
28 mars 2014

Chagrin à Fresselines

 

rocher fresselines

C’est une grosse pierre au bord de la rivière,

Une pierre plate et grise que frôle le courant.

Les eaux vives gazouillent et un flot de lumière

Jaillit entre les arbres en cet été brûlant.

 

Je la revois pieds nus, debout sur cette pierre,

Ses chaussures de toile à la main et riant.

Si brune et belle encore dans sa robe légère,

Heureuse d’être là, pareille à une enfant.

 

Le courant fait frémir de longues herbes molles,

Sur le vieux pont de bois un enfant batifole,

Un sentier sablonneux sous les sapins musarde,

Sur les rochers moussus, son regard noir s’attarde.

 

La voilà qui fredonne une vieille chanson.

On y parle d’amour, de rendez-vous nocturne

Auprès d’une chapelle, par un beau clair de lune.

Il est aussi question d’infâme trahison.

 

Je voudrais tant poser mon front sur son épaule,

Caresser ses cheveux, enlacer ses genoux.

Mais elle veut être seule et, craignant son courroux,

Je l’observe de loin, à l’abri d’un grand saule.

 

Je l’ai aimée, aimée, à m'en user le cœur,

Ma folle, ma rêveuse, imprévisible et fière,

Pourvoyeuse de joie et de douleur amère,

Semeuse de bonheur et d’autant de rancœur.

 

Rien n’a changé depuis, le décor est le même

Malgré le temps passé. C’est un endroit que j’aime. 

La pierre est toujours là et ma gorge se serre,

Mais je te cherche en vain, tu n’es plus là, ma mère.

 

©Fanfan@94

Rebonds : Jardin du souvenir, Où sont passés…, Avancer, Ecrire en toute raison, sans raison,  dernière nuit

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Commentaires
A
Une pierre piedestal.
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